Rapport du président de la section canadienne du Réseau parlementaire sur la Banque mondiale et le FMI

Le sénateur Loffreda s’est rendu à Washington la semaine dernière pour participer, en tant que président de la section canadienne du Réseau parlementaire sur la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, au Forum parlementaire mondial de 2024.  Il a écrit sur son expérience dans cette chronique. 

Le sénateur Loffreda s’est rendu à Washington la semaine dernière pour participer, en tant que président de la section canadienne du Réseau parlementaire sur la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, au Forum parlementaire mondial de 2024.  Il a écrit sur son expérience dans sa dernière chronique.

Le Canada est l’une des économies les plus avancées au monde.  Malgré les défis auxquels il est confronté, le Canada a toujours la capacité financière, et certains diront la responsabilité ou l’obligation, d’aider les nations les plus pauvres du monde à échapper à la pauvreté et à améliorer le niveau de vie de certaines des populations les plus marginalisées et les plus vulnérables.

Trop souvent, nous tenons pour acquis le fait que nos enfants peuvent aller à l’école, que nous disposons d’une énergie fiable et abordable et que nous avons accès à un système de santé public.  Des millions de citoyens dans le monde n’ont pas cette même chance.  C’est là que le Groupe de la Banque mondiale (GBM) et le Fonds monétaire international (FMI) peuvent intervenir et apporter des changements durables aux personnes qui se trouvent dans des situations difficiles.

La mission de la Banque mondiale est d’éliminer l’extrême pauvreté et de favoriser une prospérité partagée grâce à une croissance économique et à un développement durable et inclusif.  Heureusement, le Canada, qui a été l’un des membres fondateurs du groupe en 1944, dispose d’un siège permanent au sein de son conseil d’administration, une position importante qui lui permet d’être à l’avant-garde des efforts d’aide au développement à l’échelle mondiale.

Grâce à ses initiatives et à ses investissements en matière d’aide internationale, le Canada a la possibilité de promouvoir ses intérêts, ses priorités et ses valeurs à l’étranger, en contribuant à l’édification d’une planète plus juste, plus sûre et plus durable.  Les Canadiens sont des gens généreux qui ont le cœur sur la main et je sais que nous croyons qu’il est important d’aider les autres à mieux vivre.

Mais si le GBM et le FMI continuent d’accomplir un travail remarquable en fournissant une aide internationale et en soutenant la stabilité économique mondiale, des réformes sont nécessaires dans leurs opérations et leurs programmes pour obtenir de meilleurs résultats et garantir la résilience de l’économie mondiale.  Alors que la nécessité d’éradiquer la pauvreté persiste et que les risques émergents et les tensions géopolitiques continuent de faire surface, il doit s’agir d’une priorité pour les plus de 180 États membres du GBM et du FMI.

Compte tenu des sommes massives qui sont injectées dans divers programmes et projets au sein de ces deux institutions, nous avons l’obligation de trouver des moyens de faire mieux pour relever les défis du 21e siècle.

C’est le message que j’ai transmis lorsque j’ai participé au Forum parlementaire mondial à Washington au début du mois, organisé par le Réseau parlementaire pour la Banque mondiale et le FMI.  En tant que président de la section canadienne du réseau, j’ai eu l’honneur de participer à une table ronde célébrant le 80e anniversaire de la conférence de Bretton Woods de 1944, qui a abouti à la création de ces deux institutions.

Au cours de mon intervention, j’ai réitéré le soutien du Canada – financier et autre – à ces institutions multilatérales, ainsi que notre engagement à fournir un financement aux pays à faible revenu par le biais de divers prêts et subventions.

Selon le dernier rapport du gouvernement fédéral au Parlement sur notre programme d’aide internationale, le Canada a fourni 15,5 milliards de dollars en 2022-23 pour aider à sauver des vies et à alléger les souffrances dans les communautés du monde entier en favorisant l’égalité des genres, en réduisant la pauvreté et en construisant et en promouvant la paix et la sécurité. L’un de ces investissements est une contribution de 2,4 milliards de dollars à la Fiducie pour la résilience et la durabilité récemment créée par le FMI.

Comme je l’ai indiqué, il est impératif que le GBM et le FMI soient de plus en plus adaptables et flexibles dans la manière dont ils aident les pays à lutter contre la pauvreté. Ils peuvent le faire en adoptant de nouveaux instruments financiers innovants tels que le capital hybride et les garanties de portefeuille.

Bien que certains puissent remettre en question la valeur de nos engagements en matière d’aide internationale, je soutiens que le Canada doit rester un acteur clé au sein de ces institutions.

Le mois dernier, lors d’une allocution prononcée à la Chambre de commerce Canada-Royaume-Uni, le gouverneur de la Banque du Canada a également souligné l’importance des institutions multilatérales telles que le GBM et le FMI. Comme l’a déclaré le gouverneur Macklem, « les institutions multilatérales efficaces et légitimes ne sont pas le fruit du hasard. Elles ont besoin d’une bonne gouvernance, de ressources adéquates, de talents et d’une gestion inspirée. »

Je sais que le Canada continuera de répondre à l’appel et d’être une voix forte à la table, mais nous reconnaissons aussi que les temps changent. Pour la seule année 2024, la Banque mondiale a déjà prêté plus de 65 milliards de dollars pour aider les économies vulnérables et à faible revenu. Nous devons veiller à ce que chaque dollar soit judicieusement investi et ait le plus grand impact possible. Les institutions multilatérales doivent faire preuve d’agilité et de résilience face à l’évolution de la situation économique mondiale.

À ce titre, le renouvellement et l’adaptation sont deux éléments clés que les pays membres doivent privilégier pour renforcer le multilatéralisme et consolider nos efforts en vue de notre intérêt commun, à savoir la réalisation d’une prospérité partagée pour toutes les nations.

Depuis quatre-vingts ans, le Canada est un leader actif, un soutien généreux et un partenaire dévoué qui collabore avec ses homologues internationaux pour atteindre cet objectif. Je ne doute pas que le Canada sera là pour quatre-vingts autres années et au-delà. Le monde compte sur lui et notre prospérité commune en dépend.

L’honorable Tony Loffreda, Sénateur canadien indépendant (Québec)